Les infiltrations, qu’elles soient lombaires, rachidienne ou au genou, sont des traitements de dernier recours couramment utilisés pour soigner bon nombre de pathologies. Cependant, ce ne sont pas des solutions miracles pour autant. Il peut en effet arriver que la douleur, au lieu de s’atténuer, accentue plutôt après une infiltration. Mais à quoi cela est-il dû et quel faut-il faire ? Voici tout ce que vous devez savoir sur la douleur suite à une infiltration.
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Qu’est-ce qu’une infiltration ?
L’infiltration est le terme utilisé pour désigner une pratique clinique consistant à injecter localement une substance médicamenteuse dans une articulation douloureuse. Il s’agit, dans la plupart des cas, de la cortisone. Généralement, on ne la prescrit qu’en second recours en cas d’inefficacité des autres traitements comme les médicaments analgésique et anti-inflammatoire, kinésithérapie ou intervention chirurgicale.
Ce procédé est employé pour traiter les articulations (main, épaule, genou, hanche…) mais aussi au niveau de la colonne vertébrale (en cas de lombalgie) ou autour des tendons.
Pourquoi faire une infiltration et comment le faire ?
Les infiltrations de corticoïdes sont habituellement indiquées dans la prise en charge de l’arthrose. Mais là n’est pas leur seul champ d’action. En effet, on peut recourir à l’injection de corticoïdes en cas de hernie discale, de problèmes neurologiques (problématiques de sciatique ou cruralgie), de tendinites à répétitions… Ces injections sont le plus souvent réalisées au niveau des articulations, mais elles peuvent également concerner des pathologies des tissus mous comme les ligaments, tendons…
Il faut toutefois préciser que les infiltrations ne traitent pas la cause du problème, mais ne sont juste qu’un traitement des symptômes. En effet, leur rôle est surtout de soulager les douleurs du patient, le plus longtemps possible. Même si elle est de longue durée, des mois voir plusieurs années, l’action des injections de corticoïdes n’est pas définitive. De plus, on ne peut pas prévoir avec précision les conséquences qui pourront suivre. Ainsi, la décision de pratiquer une infiltration doit toujours être laissée au choix du patient.
Pour injecter le médicament dans l’articulation, on effectue habituellement une ponction. Ensuite, on introduit la substance traitante par le biais d’une fine aiguille. Pour plus de précisions, l’injection peut se faire sous repères anatomiques. Dans le cas où les repères anatomiques ne sont pas très visibles, l’injection peut être guidée par radiographie ou échographie.
La douleur après l’infiltration de corticoïdes
Pratiquer une infiltration n’est souvent pas une injection douloureuse. Mais il peut arriver que le patient sente une douleur dans les 24-48h qui suivent. Celle-ci peut même être plus intense que celle ressentie avant la réalisation de l’infiltration : faut-il paniquer pour autant ?
Comment expliquer la douleur ressentie après une infiltration et pourquoi est-elle pire ?
D’abord, il n’y a pas de quoi s’alarmer, car la douleur qui survient au cours des 24-48h qui suivent l’infiltration est tout à fait normale. Cela peut s’expliquée par plusieurs mécanismes.
Lorsque la douleur apparaît dans les premières heures qui font suite à l’injection, cela peut être dû à une réaction inflammatoire intra-articulaire, notamment aux cristaux de cortisone injectés. En effet, votre organisme perçoit la présence de ces cristaux au niveau de l’articulation comme un corps étranger. Et donc pour se défendre, le corps réagit. Mais les effets de cette réaction s’estompe le plus souvent assez rapidement, aussitôt que les cristaux se dissolvent complètement dans le liquide synovial.
Par ailleurs, l’intensification de la douleur suite à une infiltration peut être d’origine mécanique. En effet peut accroître le niveau du liquide intra-articulaire, augmentant ainsi la pression à l’intérieur de l’articulation. Le système nerveux est alors alerté et les neurones de la douleur, en raison de la pression mécanique, transmettent un signal douloureux, en réaction à l’augmentation de cette pression. Ici encore, la douleur mécanique disparaîtra une fois que le surplus de liquide est assimilé par l’organisme.
Comment soulager la douleur liée à une infiltration ?
En se basant sur plusieurs expériences, l’application de poche de glace au niveau de la région concernée s’est révélé être le meilleur traitement, préventif et curatif, pour soulager les douleurs qui suivent l’infiltration.
Il faut que la glace soit enveloppée dans un linge propre et l’appliquer ensuite pendant un maximum de 15 à 20 minutes. On pourra répéter le geste toutes les 2 à 3 heures.
Une solution reste la prise de médicaments anti-inflammatoires ou analgésiques que peut votre médecin peut vous prescrire.
Pour finir, il est fortement recommandé de laisser l’articulation où a été réalisé l’injection au repos durant les 48h qui succèdent l’injection, et ce le plus longtemps possible.
Les types d’infiltration
Les types d’infiltration sont distingués en fonction des zones où sont pratiquées les injections. Il existe 4 zones et donc 4 types d’informations : épidurale, foraminale, postérieure et intra discale. Les infiltrations épidurales peuvent être effectuées suivant deux voies : la voie laminaire et celle du hiatus sacro-coccygien.
Infiltration épidurale laminaire
Elle vise à soulager les douleurs occasionnées par une compression d’un nerf, par une structure dure (arthrose ou ostéophytes encore appelés becs de perroquets) ou par une structure molle comme dans le cas d’une hernie discale ou d’un ligament hypertrophié. La symptomatologie peut être alors une névralgie cervico-brachiale, une cruralgie ou encore une sciatique. Les infiltrations épidurales se font en injectant un produit anti-inflammatoire à côté du nerf comprimé.
Infiltration épidurale par le hiatus sacro-coccygien
Ce type d’infiltration peut être pratiqué chez un patient déjà opéré du rachis lombaire. L’injection est réalisée par la partie inférieure de la colonne vertébrale et nécessite un gros volume de liquide. Cette infiltration est aussi parfois pratiquée par des rhumatologues dans le traitement des fibroses épidurales.
Infiltration foraminale
Un foramen est un trou formé par deux vertèbres. Il a pour rôle de favoriser la sortie de la racine nerveuse de la colonne vertébrale vers le reste de l’organisme. L’injection doit être toujours effectuée sous contrôle radiographique ou scanner.
Infiltration articulaire postérieure
Ce sont des injections très courantes et sont pratiquées pour soulager les douleurs d’arthrose, qui en raison de l’usure des cartilages, entraîne un frottement des surfaces osseuses articulaires. Cela aboutit également à des cervicalgies ou des lombalgies chroniques.
Infiltration intra-discales lombaires
Les infiltrations intra-discales sont moins courantes et doivent toujours être réalisées sous radioscopie ou sous scanner afin de s’assurer du bon positionnement de l’aiguille. Le radiologue place l’aiguille dans le disque pathologique.